Les concours photo

Vue d’ensemble sur les concours photo payants, offrant de nombreuses distinctions associatives et médailles.

DISCLAIMER

– chacun est libre de participer à tout concours.

– je m’efforce tout au long de l’article de ne critiquer en aucun point les photos présentées, ça n’est absolument pas le sujet et je n’ai pas la prétention d’en avoir le niveau.

– les photos visibles ici sont l’unique propriété de leurs auteurs, elles sont affichées dans un but pédagogique et informatif, toutes sont en libre accès sur internet.

– je ne participe pas à ces concours et n’y tiens pas.

– les informations tarifaires sont issues des règlements des concours et associations pris en exemple, et visibles sur leurs sites. Une erreur d’interprétation de ma part serait corrigée et mentionnée.

Enfin, le but de l’article est de prévenir les risques financiers encourus par les photographes lors de la participation à de très nombreux concours photo payants.

L’univers de la photographie est immense – vous le savez sans doute et pourriez me citer les magazines techniques ou culturels, les chaînes Youtube, les expositions, les musées, les galeries, les objectifs, les pellicules, les livres, Instagram, les sacs photo, Magnum, les podcasts, les sondes de calibrage, le marché gris, le bokeh, et plein d’autres choses, et penser en faire le tour.

Il existe pourtant un monde parallèle, que nous n’avions qu’effleuré avec Thomas dans l’article sur les Clubs photo : le monde des concours photographiques.

Pourriez-vous m’en citer, disons, 1% ? J’entendrais sans nul doute parler de Lensculture*, des concours que partagent Fisheye ou Wipplay, ou encore lors de festivals comme ceux dédiés à la photo de rue à Miami ou San Francisco.

* Correctif du 21 mai : J’ai effectivement entendu parler de Lensculture après cet article, et pour beaucoup c’est une usine à engranger des participations payantes sous couvert d’avoir des photographes de renom qui participent aux sélections des vainqueurs, donc n’y allez pas les yeux fermés.

Je ne souhaite pas faire une liste exhaustive de tous les concours du monde, c’est impossible et il y en a beaucoup trop. Continuez la lecture pour comprendre ce que j’entends par « beaucoup trop ».

Vous seriez bien loin du compte, figurez-vous ! Ces concours que je viens de prendre pour exemple sont connus de beaucoup de photographes avec qui je discute régulièrement, ils sont assez médiatisés, et il y a un certain réseau entre institutions photographiques reconnues, presse, grands photographes, galeries, imprimeurs et autres acteurs du milieu.

Par exemple ce concours, « Si j’étais », est le fruit d’une collaboration entre L’Institut pour la Photographie et Wipplay.

Et pourtant il existe cet univers parallèle, quasiment étanche à celui que je viens de décrire, qui a ses propres règles, ses propres héros et surtout ses propres concours.

Les groupes Facebook

Vous avez sans doute déjà entendu parler de différents groupes Facebook parlant de photographie, là encore il y en a pour tous les goûts : matériel (beaucoup), culture (un peu), technique, échanges divers, l’offre est large.

Mais connaissez-vous les « groupes de concours » ? Je n’ai pas d’autre manière de les nommer, et c’est relativement simple : vous appartenez au groupe, vous lâchez une photo, et peut-être que votre image sera « sélectionnée ».

Sur le groupe This!Magazine (suivi par 61 000 personnes) par exemple, une curation est effectuée quotidiennement, et retient plusieurs dizaines de photographies dans divers thèmes. Le groupe PhotoSpace fait peu ou prou la même chose, il met en avant votre image et si la chance vous sourit, vous pourrez même la voir en bannière quelques heures.

concours photo facebook
Félicitations aux auteurs

D’autres groupes offrent de plus larges récompenses, jusqu’à créer des diplômes dans lesquels ils encadrent les photographies primées, pour qu’ensuite les auteurs puissent fièrement les mettre en avant sur leurs propres murs. Je vous laisse seuls juges, c’est joli ou pas, on s’en moque, mais je ne sais pas si vraiment j’aimerais encadrer mes photos là-dedans, je suis perplexe. Peut-être qu’utiliser cinq polices d’écriture pour dix mots, c’est un peu trop.

diplôme de concours photo facebook
Félicitations à Fernando Sa Castro

La question qui se pose est celle des choix qui sont faits, qui sont les jurés de ces groupes de concours Facebook ? Bien souvent des modérateurs, et même si je ne doute pas de leur bienveillance je reste sceptique quant à leur légitimité.

Cela étant, ces groupes ne causent de tort à personne, tout le monde doit gagner un jour ou l’autre et s’en satisfaire, mis à part les pingouins qui meurent à cause des serveurs surchargés qui réchauffent l’Arctique, c’est plutôt bien.

A l’origine, je ne voulais même pas parler de ces groupes Facebook, puisqu’ils sont – soyons honnête – plutôt inconsistant et inoffensifs, mais puisqu’ils existent, je me devais de leur accorder un petit paragraphe. D’ailleurs j’en ai présenté quelques-uns ici, mais vous pourrez en trouver un paquet sur Facebook, du groupe généraliste pour débutant au groupe plus sélectif et porté sur une thématique comme le paysage, la macro ou encore la photo de rue.

Acronymes en folie

Il y a quelques jours, alors que je surfais tranquillement sur internet, je suis tombé sur un photographe grec qui m’était inconnu, dont le nom était suivi d’un nombre assez impressionnant d’acronymes : EFIAP/silver, EH ISF, PSA (CS), PSA (PPD), PSA (PJ), PSA (CPID), Hon ICS, FICS, AICS, Hon F.PAD, Hon F.ICS, E USPA, F SWAN, Hon F SWAN, E FMPA, HON IPS, Hon FKSS, M.AAFR, Hon AAFR, Hon TAMA, Hon API, UAPR, Hon FPSBP, BPICS, GMICS.

Non ce n’est pas un alphabet curieux, ou le nom d’un nouveau médicament, encore moins la composition chimique du photographe, chaque acronyme a une signification particulière.

Bien sûr j’en reconnais quelques-uns que j’avais eu l’occasion d’expliquer dans l’article sur les Clubs Photo, mais en voir autant au même endroit m’a quand même surpris.

Je vais très brièvement rafraîchir la mémoire de ceux qui en auraient oublié le propos : il existe des clubs photos partout dans le monde, et il existe des sortes de grosses associations auxquelles ces clubs peuvent s’affilier. Elles organisent des rencontres, expositions, et donnent des récompenses aux photographes émérites, qui obtiennent ainsi un titre. Par exemple la FIAP (Fédération Internationale de l’Art Photographique) qui avec plusieurs millions de membres* est présente sur les cinq continents a une distinction « Excellence FIAP » abrégée « EFIAP ».

*Wikipedia donne un milion de membres, la FIAP donne deux millions sur son site.

Je suis donc allé sur le site de ce photographe, curieux d’apprendre d’où venaient toutes ces distinctions, et il se trouve qu’il affichait un palmarès des plus impressionnants. Et ça m’a trituré le cerveau. Mais comment a-t-il fait et pourquoi afficher autant de distinctions ?

J’ai donc cherché un peu à quoi correspondaient les acronymes qui m’était inconnus, et de fil en aiguille j’ai découvert une quantité faramineuse de concours photographiques. Entrons dans le vif du sujet.

L’étrange business des concours photo

J’ai passé des heures à fouiller, à m’interroger et tenter de trouver des réponses à mes questions. Pour vous faciliter la lecture, j’ai fait une sélection représentative – je ne veux pas alourdir l’article de cent photos de pages web.

Un grand concours photo

Je cherche donc quelques-uns de ces acronymes sur Google, et très vite je tombe sur un concours photo, le « Olympic Photo Circuit » qui se déroule en Grèce. Les logos PSA (Photographic Society of America), GPU (Global Photographic Union) et FIAP, entre autres, m’apprennent que le concours est sous leur patronage.

Logos de ces associations.

En quelque sorte le concours est validé par ces associations, et les récompenses sont remises en leurs noms, ce qui est inscrit en tête de la page du règlement. Je note dans un coin de ma tête l’inclusion dans le « Who’s Who » PSA pour plus tard.

Cette validation par les associations est réglementaire et répond à un certain nombre de critères qui peuvent être trouvés dans les règlements.

Traduction : L’organisateur d’un événement sous le patronage de la FIAP […] doit acheter au moins une médaille d’or par section du salon avec un minimum de 3 médailles FIAP par salon.

Traduction : Le circuit consiste en 4 salons, ouvert aux photographes du monde entier. Il sera organisé selon les règles approuvées par la FIAP, la PSA, la GPU Hellenic Society, et la Greek Artistic Photography. Les photographies retenues compteront pour la FIAP, la PSA, la GPU et pour inclusion au « système étoile » de la PSA et au « Who’s Who ».

Cette même page donne les conditions générales (taille des fichiers, de copyright etc) ainsi que les quatre catégories : Open Color, Open Monochrome, Nature, Travel. (Couleur libre, monochrome libre, nature, voyage).

Un prix d’entrée par participation est affiché, 25 euros pour participer dans une catégorie, 30 euros pour deux, 35 euros pour trois et 40 euros pour quatre; la limite est de quatre photographies par catégorie.

Les membres du jury sont présentés, leurs noms sont parfois suivis de titres.

Tout semble clair dans le règlement, c’est a peu près le même que dans beaucoup d’autres concours photo, rien de surprenant. Un petit détail me marque quand-même, je vois qu’il y a quatre salons, aux divins noms Grecs sans en comprendre la finalité. Bon, je vais voir la page des récompenses. A 25 euros l’entrée, il doit bien y avoir un chouette lot pour le vainqueur !

récompenses d'un concours photo

Des médailles d’or, d’argent ou de bronze, des mentions honorables, des diplômes, le « choix du jury »… il y a 31 gagnants par catégorie ET par salon. Soit un total de 124 lots par catégorie. En additionnant avec les récompenses de « meilleur photographe du salon » et « meilleur photographe du concours » on arrive à 501 récompenses !

Le concours est très généreux, comme vous le voyez, vous pouvez peut-être avoir une petite chance de repartir avec un prix ! Mais, il n’y a pas de petit cadeau ? Un workshop ? Un petit appareil photo ? Un billet d’avion ? Ah non.

J’aimerais bien connaître le nombre d’inscrits, malheureusement j’ai pas réussi à trouver. Dommage, ça serait intéressant de voir la proportions de gagnants, entre autre…

Plein de grands concours photo

M’apprêtant à quitter la page, je remonte juste au dessus et tombe sur celle de « GreekartPhoto » qui rassemble quatre concours, dont notre « Olympic Photo Circuit ».

Pas le choix, j’ouvre les trois autres concours et quelle surprise, les sites se ressemblent absolument, avec toujours plus de médailles et de diplômes à gagner, et toujours les mêmes catégories photographiques.

Et sur les quatre, trois se suivent : l’un se tient en octobre, l’autre en décembre et le suivant en janvier, avec à chaque fois un sacré paquet de médailles et de badges.

Le « Greek Photographic Circuit » par exemple, propose lui aussi jusqu’à 500 médailles, badges et lots divers.

concours photo greek photographic circuit

Donc j’ai bien vu qu’il y a un sacré paquet de médailles rubans, honneurs ou badges de distribués, mais qu’il y a souvent la mention qui promet une possible apparition dans le « Who’s Who » de la PSA.

Je décide de chercher ce qu’est le « Who’s and Who » de la PSA, puisqu’il est souvent cité dans les récompenses.
Disponible sur le site officiel de la PSA, c’est une sorte de livret annuel PDF traitant des concours et des photographes primés, que puis-je y trouver d’intéressant ?

Sommaire du PSA Who’s Who 2018

On y trouve, par catégorie de photos, la liste des auteurs les plus primés. Et les chiffres sont impressionnants, regardez vous-même.

who's who PSA

Bien sûr, il y a des décomptes de points, mais ce qui m’intéresse le plus, c’est qu’il y a eu 477 concours en 2018 sous la patronage de la PSA, soit plus d’un par jour. Et ça uniquement dans une catégorie (couleur, monochrome, nature …).

A la fin de ce Who’s Who, on peut retrouver dix pages listant tous les concours, j’en ai cherché quelques-uns en tapant leurs noms sur Google, ils existent dans la même forme que ceux pris en exemple, plus ou moins gros mais toujours accessibles en ligne. Ici une partie des concours photo catégorie « photojournalisme« .

who's who psa

Je vous en propose quelques-uns ici, n’hésitez pas à cliquer, et vous verrez que ces sites sont tous quasiment identiques, avec toujours de nombreuses distinctions et médailles « agréées » par les organisations :
Photo art Monte
Click Photofenix
Rainbow circuit
Unlimited Photo
Cyprus International Photo Competition
Photo circuit
Apa photo
Photocontest Bulgaria
Pacific Atlantic Photo
Heritage Loop
Belgian Digital Circuit
Trofeo Gipuzkoa
Concord Circuit

En bas de chaque page de ce « Who’s Who », une ligne invite à transformer l’essai :
« Rejoignez la PSA. Convertissez les photographies acceptées en Etoiles, ce qui peut mener à des distinctions PSA (QPSA, PPSA, EPSA, MPSA, GMPSA) »

Effectivement, sur le site de la PSA, il est possible de trouver une liste du nombre de « photographies acceptées » pour passer d’un niveau à un autre.

star rating psa
Pour le niveau « 5 Stars » par exemple, il faudra compter 288 photographies « acceptées » en concours agréés PSA, et obtenir au moins 96 titres. Les niveaux « Galaxie » et « Diamant » sont autrement plus corsés, ils vous demanderont un nombre certain de participations.

Une photo « acceptée » a été jugée assez bonne pour le jury, mais insuffisante pour mériter un « vrai prix », un « vrai prix » c’est un ruban, une assiette, une médaille ou tout autre distinction décernée aux meilleurs.

EURÊKA !

Donc, si je résume, le photographe paye pour participer à des concours où il y a énormément de prix décernés, qu’il peut transformer en titre après inscription sur le site de l’association, et enfin obtenir la reconnaissance de son travail !

Gravir les échelons

Maintenant inscrit dans l’une des associations qui assure le patronage de ces concours, il est possible de monter en rangs – comme expliqué dans l’article sur les clubs photo.

Je suis allé voir sur le site de la GPU comment faire, et là encore il y a du choix.

Distinctions GPU

Il y a les titres, couronnes et distinctions VIP, pour chacune d’elles, plusieurs niveaux.

Distinctions GPU

Et, je ne vous surprendrais peut-être plus beaucoup maintenant, mais outre le dossier complet de rigueur, il faut aussi fournir une certaine somme à chaque demande de grade.

En résumant, si vous voulez devenir « GPU VIP 5 », il faudra gagner 50 Top Prizes, donc soumettre 50 images au minimum, et payer 40 euro par niveau.

Bien sûr vous pouvez cumuler vos distinctions VIP, vos couronnes et vos Titres, chacun ayant son régime particulier d’attribution – les couronnes demandant un nombre gigantesque de points – et un coût correspondant à votre niveau photographique, le dossier de demande GPU Zeus coûte par exemple 200 euros.

La GPU n’est pas la seule à avoir moult grades et distinctions, la FIAP par exemple a dans son réglement la liste des attributions possibles, clairement expliquée en divers tableaux.

EFIAP

Et la mécanique reste la même, à chaque fois que vous envoyez une demande, il faut payer … bon, vous avez compris je suppose maintenant ?

réglement FIAP

TRADUCTION : Pour chaque candidature pour être AFIAP, EDIAP, à chaque niveau EFIAP ou MFIAP, une participation doit être payée au Trésorier de la FIAP. Le montant est déterminé par le comité directeur de la FIAP.
En cas de rejet, le candidat doit repayer sa participation.

Oui, le prix est déterminé par le comité de direction, et si la candidature est refusée, il faut payer à nouveau.

Mais fort heureusement, vous pouvez régulièrement tenter votre chance, car les concours sont là aussi extrêmement nombreux, regardez ici la liste de ceux prévus mi-octobre.

Si vous êtes curieux, et que l’envie vous prend de tenter votre chance en vous mesurant au monde entier, voici la page officielle des concours organisés sous patronage de la FIAP.

Par exemple le « 1st New View International Photograpy Contest 2020 » qui se déroule en Arabie Saoudite vous coûtera 30 USD, le « Gold Camera 2020 » en Bosnie 25 euros ou le « Digital PhotoWorld circuit » vous coûtera 40 euros à chacun de ses quatre concours. Et tous ont lieu le même jour.

Chaque association a ses propres grades et récompenses, la BPE (British Photographic Exhibition) privilégie les rubans-à-couronnes, la Clay Cross Society des assiettes ou des plateaux; l’Association of Photographers of Georgia (APG) a des grades reflétant le niveau des artistes : ARTIST – AAPG, EXCELLENCE – EAPG, GRANDMASTER – GMAPG et le titre le plus haut : HONORARY FELLOW- Hon.FAPG.

Calcul

Je vais maintenant faire un petit calcul, et si je voulais devenir « Crown 5 » GPU, combien devrais-je dépenser au minimum ?

Ce paragraphe consiste en un calcul pas passionnant à lire qui vous apprendra qu’il faut compter environ 30 000 euros, si tant est que vous gagniez systématiquement une médaille. Passez au chapitre suivant si vous me croyez sur parole, sinon continuez !

Je vais baser mes calculs sur le réglement de la GPU, ainsi que sur les prix moyens de participation aux concours. (Je traduis directement le règlement ici, pour les non-anglophones)

« Le système des COURONNES » est basé sur les points que les photographes collectent des acceptations, mentions et récompenses lors des compétitions internationales.« 

GPU Couronne niveau 1 : 200 pts.
GPU Couronne niveau 2 : 600 pts.
GPU Couronne niveau 3 : 2500 pts.
GPU Couronne niveau 4 : 6000 pts.
GPU Couronne niveau 5 : 15000 pts.

Hors patronage GPU
Une photo acceptée : 1 point.
Une mention honorable ou un certificat : 2 points.
Une médaille ou un trophée : 4 points.

Les points sont doublés si le salon est a le patronage de la GPU.

On va compter les frais minimum, donc considérer que chaque photographie soumise me donne les 8 points. Pour arriver GPU Couronne niveau 5, en étant donc passé par les niveaux précédents, il me faut 24 300 points, soit la somme de 3 037 médailles ou trophées GPU. En prenant les tarifs et possibilités de gain des concours Grecs cités en début d’article, je vais payer le minimum pour un maximum de participation soit 40 euros pour les 4 catégories, sauf que je ne peux gagner qu’une médaille par catégorie. Cela me revient donc, lors de ce concours, à un minimum de 10 euros les 8 points. (24300 x 1.25 =) 30 375 euros de participation, en admettant que je gagne systématiquement une médaille. Si l’on ajoute les 40 euros par « grade » monté, pour arriver à être GPU CR5 il me faudra débourser au minimum la somme de 30 575 euros.

Comme quoi le matos photo, c’est pas la chose la plus chère.

Et ensuite ?

Que se passe-t-il lorsque l’on finit le jeu, dans toutes les catégories : une fois GPU-PSA-FIAP-ICS-USPA-UAPR-etc. niveau maximum ?

Je me suis posé la question de l’étanchéité entre ce milieu des concours et du « monde connu » de la photographie, à force de voir des biographies entièrement centrées sur ce système de valeurs quantitatives. Regardez par exemple cette biographie d’un juré : (je l’anonymise car, même s’il a l’air vraiment fier de son travail, je préfère m’attacher au système de ces concours uniquement)

champion FIAP PSA
Bunny a un palmarès de grand champion

Donc ce photographe, que nous appellerons Bunny, a publié des photographies un peu partout et même des calendriers, il a gagné plus de 850 prix internationaux et il est MPSA MFIAP EFIAPd3, ce qui j’imagine le place au sommet des meilleurs photographes du monde. Il doit y avoir un jeu de rivalité entre les grand champions, mais j’ai l’impression que tout cela se passe en vase clos : ils s’attachent à des titres honorifiques et des distinctions à n’en plus finir, mais le reste du monde s’en fout.

Vous avez dû remarquer que « international » revient souvent, c’est qu’à la majorité de ces concours les photos sont à envoyer via un formulaire en ligne. Alors oui, si j’envois mes photos en Belgique et au Luxembourg, et que je gagne un des 500 prix proposés, j’aurais gagné « des prix dans plusieurs concours internationaux ». Mais est-ce crédible ? Autant scotcher un 10*15 au Louvres et dire que j’y ai été exposé, c’est moins cher et plus rapide.

Deux solutions, soit ils ont dépensé par mal d’argent (c’est tout à fait leur droit et je ne critique aucunement) et s’attachent à ces titres qui leur ont quand-même coûté cher, soit ils pensent réellement être à la pointe de la photographie, encouragés par toutes ces distinctions. Mais dans ce cas pourquoi n’en sortent-ils pas ? Pourquoi on ne les voit pas chez Magnum, à lire des portfolios à Arles ou n’ont ils pas un stand à Paris Photo ? C’est un mystère encore complet.

Conclusion

A dire vrai, je n’ai pas réussi à trouver toutes les réponses à mes questions, et je ne pense qu’il restera une part de mystère. J’ai surtout écrit ce billet dans l’optique de prévenir les photographes : les concours photo peuvent coûter cher, et ne vous apporter la reconnaissance que des autres participants et de leurs organisateurs.

A voir qu’il y a des centaines de concours de ce type par an, et des dizaines de milliers de médailles, de titres et de rubans distribués, il faut se demander quelle valeur leur accorder. Aux dernières nouvelles, je n’ai jamais vu un seul photographe payer pour figurer dans un musée, et à aucune exposition j’ai vu un encart avec une liste de trophées derrière le nom du photographe. Se pose même la question de l’équité : un photographe n’ayant pas beaucoup de moyens et ne pouvant participer à plusieurs centaines de concours par an seraient donc moins bon qu’un MFIAP, ZeusGPU, Galaxy5PSA ? L’appât du gain et la dépendance que ces prix peuvent créer sont un risque à prendre en compte avant de vous lancer, si vous avez une quelconque addiction tenez-en compte.

Cela dit, fort heureusement, vous pouvez très bien vivre sans médailles, la photographie étant une pratique artistique et n’ayant pas vocation à être « mesurée » lors de concours photo.

D’ailleurs la quasi totalité des catégories que j’ai pu voir ne prenaient pas en compte les séries, mais uniquement les images uniques, et cela mène à certains excès un peu tape à l’œil. (mais j’ai promis de ne pas critiquer les choix artistiques, donc je n’en dis pas plus).

Si vous êtes curieux et que vous désirez participer, voici la galerie des artistes GPU, ou celles des Masters of FIAP qui montrent un bon échantillon de ce qu’attendent ces concours.

Enfin, si vous voulez les retrouver sur les réseaux sociaux, vous remarquerez que les comptes Instagram de ces « institutions des concours » sont plutôt inactifs, et qu’ils comptent un nombre d’abonnés étrangement bas (650 à la GPU et 1200 à la PSA). Vu le nombre de concours internationaux qu’ils organisent, cela reste aussi un mystère pour moi.

J’ai interrogé par mail différents organisateurs de ces concours, et l’un a répondu à certaines de mes questions. La conversation étant d’ordre privé je ne retranscris donc que partiellement ce qui nous intéresse :
– Généralement les concours donnent lieu à des expositions locales.
– Le but principal pour les participants est d’engranger des points par les diverses fédérations : FPF – FIAP – PSA – GPU …
– Certains salons comme le Trierenberg reçoivent jusqu’à 40000 photographies.

Je suis bien évidemment preneur de tout témoignage, si vous êtes ou étiez adepte de ces concours n’hésitez pas à poster un commentaire pour expliquer ce que vous cherchez, j’ai laissé des questions ouvertes et je serais ravi d’en apprendre plus.

Bonne journée.

53 commentaires

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Salut Richie,
Super travail d’investigation et je découvre bouche bée ce monde parallèle !
Tu as mentionné Lens Culture au début, dans la même veine il y a Independant Photographer, Life Framer. Je pensais que tu développerais cette partie et je serais curieux d’avoir ton point de vue. Ils affichent souvent un jury flatteur (Bruce Gilden, Martin Parr….), des expositions a Paris ou NYC plus du cash et surtout des revu de photos personnalisé. Mais d’un autre coté car reste aussi des machines a cash qui m’a déjà vu lâcher pas loin de 200 euros (surtout pour les revues personnalisées)….. Alors, bonne plateforme pour montrer son travail et espérer une petite reconnaissance ou avale sous inutile ?
Petite note, « ce photographe, que nous appellerons Bunny » Il s’appelle Xxxx, c’est écrit dans le texte. Donc si tu vraiment qu’on croit qu’il s’appelle Bunny, il faut retirer son nom du texte 😉
A+
Florian

Pour ces concours, je pense que Richie n’en a pas parlé parce qu’on n’a jamais essayé donc il n’y avait personne de dispo pour faire un retour concret. Et les règlements ont l’air moins tordus.

Dans l’absolu j’trouve ça moins grave : tu paies t’as un truc en retour. C’est peut-être cher, peut-être qu’ils gagnent de l’argent avec et que c’est là un façon simple de gagner sa vie (tant mieux pour eux), mais c’est plus sains à mon avis que le « je paie pour des autocollants ». 

Yes, pour avoir fait un concours LensCulture pour voir, de mémoire j’avais payé 50 balles, et j’ai eu un feedback plutôt constructif. A mon niveau je n’ai rien appris de particulier, mais quelques années auparavant ça aurait valu le coup franchement.

Après c’est sans doute un business aussi, mais au moins t’as de la valeur à la fin de manière certaine, que tu gagnes ou non.

Eh bien…. voilà une étincelle de clarté dans ce milieu obscur de la chambre obscure… redondance et suffisance des auteurs « primés » et titres ma foi risibles… dommage (ou heureusement) le ridicule ne tue guère… sinon les pandémies pourraient passer pour d’aimables rhumes de saison..
Mon sentiment après avoir lu votre article est quand meme une forme de dégout un peu comme je que j’ai éprouve apres l’article sur les cubs… mais dégout envers ces sangsues…..
Merci de cet éclairage… mais je subodorais ce relent ou fumet aigre apres avoir essayé une inscription à la FIAP ou Lensculture ou encore LuxembourgArtPrize avec comme prérequis un versement plus ou moins conséquent pour des expos plus ou moins réelles…
Enfin pour clore Merci de cet éclairage qui me confirme dans mes convictions
Patrick

Merci de votre passage ! Effectivement je ne pense pas non plus qu’un photographe n’ait un quelconque besoin de payer pour avoir une reconnaissance, sans quoi elle est un peu obligatoire.
Bonne journée !

Bonjour
Article intéressant montrant une semi réalité de la part d’une personne non intéressée par ces fameux concours.
Cela me fait penser aux photographes dit « bidouilleur » et les traditionalistes qui ne jurent que par la photo prise sans apport extérieur (quoi que).
Vous pouvez déduire que par cette introduction je suis un photographe bidouilleur faisant des concours.
Dans tous les arts il y a eu des concours pour pouvoir être admis à des expositions et la photographie en fait partie.
Pour moi, les concours sont un moteur de réalisation et une des possibilités de pouvoir montrer nos photos à d’autres personnes que le milieu familial.
J’ai pu constater que grâce aux concours, nombreux photographes ont pu aiguiser leur vision photographique.
Je ne dis pas que tout est bon dans ces concours et c’est vrai que certains pays de l’est en ont fait un commerce, mais il ne faut pas dénigrer ceux qui mettent tout en oeuvre pour présenter un travail de qualité.
Ce qui m’a fait réagir à votre article, n’est pas votre opinion sur les concours, mais la présentation des coûts pour avoir une distinction.
En général un concours est à 15-20€ et permet de présenter min 12 photos.
Lorsque le prix est plus élevé c’est généralement un circuit reprenant plusieurs concours dans un seul envois.
C’est vrai que cela coûte bonbon malgré tout.
Généralement pour obtenir un « grade » il faut un minimum d’acceptations et de trophées ce qui représentera en moyenne tout compris 500€
Donc pour 8 grades 4000€.
Il faut préciser également que ces photos sont les mêmes qui seront reprises dans les instances patronnant le concours.
Donc un photographe qui affiche ses titres (FIAP, PSA, GPU, etc…), aura payé les 4000# +frais administratifs des fédérations.
Les concours ne sont qu’un jeu et ne représente que l’appréciation d’un jury, mais le fait de participer à de nombreux concours permet d’avoir une petite idée de la valeur photographique de son travail.
Et pourquoi ces photographes ne participent pas chez Magnum, etc… tout simplement ils ne sont que des amateurs pationnés.
Et détrompez-vous ils participent aussi à Arles, lisent des portfolios ,sont à Paris Photo et même dans des expositions internationales.
Voilà et je vous remercie de votre travail et articles que vous nous envoyez régulièrement.
Bonne journée

Merci pour vos précisions ! J’apporterai un ou des rectificatifs ( j’attends seulement de voir si j’aurais plus de réponses. Pour affiner !)
Bonne journée.

Du coup, il va où tout cet argent ? À qui profite cette chaîne de Ponzi de la validation sociale et de la médaille en chocolat ?

Finalement, Instagram, 500px et la course au like ont l’air inoffensifs à côté.

C’est fou ces histoires de concours avec des acronymes à coucher dehors !! je ne connaissais pas du tout leur existences, et quand je vois les images, je comprend mieux… En tout cas c’était un article très intéressant, j’ai cru suivre une sorte d’enquête ^^

Beau boulot Richie et merci de lever le voile sur ce monde incroyable des chercheurs de reconnaissance. Mais si cela donne l’impression à certains d’exister c’est moins dangereux que l’alcool ou la drogue !!
Par moment il faut se méfier de notre putain de cerveau !!

Oui, le risque étant d’une dépendance à ces prix, qui ne font pas forcément progresser en photo d’ailleurs.

Si cela leur fait plaisir….. et qu’il y a des crétins qui se payent un semblant de gloire… tant qu’on me demande pas de participer (financièrement) à cette mascarade.
Mais c’est un peu comme sur le net et tout ces réseaux sociaux, la courses aux abonnés, combien d’artistes exposés à Paris Photo (mais je ne suis pas sectaire aux autres organisations reconnues ) viennent des cours dispensés moyennant finances par des pseudo formateurs si nombreux sur la toile… et ceux la sont assez vicieux pour gagner de l’argent en vendant les données numériques de leurs abonnés à des marques mercantiles.
Une enquête serait surement très intéressante sur tout ces fabricants de tutos, cours, conseils florissant sur la toile, et sur les retombées économiques pour leurs organisateurs sans avoir l’honnêteté de les mentionner. Il faut savoir aussi nettoyer ses propres écuries d’Augias !!!!

Oui, mais je pense que les deux sont un peu différents, entre payer un cours dispensé par un photographe « reconnu » et un lot de médailles qui n’ont la valeur qu’on veut bien leur donner, la démarche n’est pas la même.
Mais une enquête sur les formations serait tout à fait intéressante, reste que souvent se sont des entreprises déclarées qui n’ont rien de spécial à cacher, elles sont là pour vendre un contenu.

Photographe « reconnu » !!! par qui… son nombre de followers !!! ou d’amis « facebook » et souvent autodéclaré….
Il y a aussi (et je me suis fait avoir) les concours organisés par des villes ou même des sociétés qui s’offre à très peu de frais des photothèques quasi gratuites. Ainsi j’ai participé à un concours organisé par ma ville de résidence (une « belle » photo de votre environnement !!! je n’ai rien gagné, je ne sais même plus ce qu’il y avait à gagner (pas de médaille en chocolat mais celle du mérite de la commune surement !!!), mais j’ai retrouvé ma photo quelques mois plus tard dans la revue de la ville sans l’inscription de l’auteur. Etonné en lisant bien les petites lignes du concours, il était stipulé que l’usage des photos présentées au concours, était libre de droit pour l’organisateur….

Tout dépend le niveau, tu as des photographes reconnus ( qui sont exposés, édités etc) qui font des formations, et la pub qui passe par youtube ou Instagram c’est la logique actuelle.
Mais oui les concours « gratuits » ont aussi leurs travers, faut bien lire entre les lignes .

Oui bien sûr, malheureusement certains concours gratuits font l’impasse dessus, pensant sûrement que les photographes, honorés d’êtres sélectionnés, ne diront rien.

Il y 36 ans, j’ai fondé, avec un ami passionné comme moi de photographie, un atelier où chaque membre pourrait venir partager ses savoirs et ses compétences, en toute simplicité et amitié. Très vite nous avons été sollicités par la fédération belge des clubs photo afin que nous en devenions membres. Comme nous ne savions pas trop de quoi il s’agissait, nous avons accepté l’invitation. très vite, nous nous sommes aperçu que les concours qui étaient organisés étaient orientés dès le départ et les récompenses attribuées en fonction de critères surannés et rigides. En outre nous avons découvert,parmi les participants aux concours, ce que j’ai appelé « des haines corses pour des médailles en chocolat ». Après quelques mois, nous avons tiré notre révérence. Aujourd’hui, notre atelier de photographie se porte très bien (malgré le confinement) et organise des expositions où chaque membre peut montrer son travail en toute simplicité et sans esprit de compétition. Toutes les images exposées ne sont pas parfaites, mais elles démontrent que la photographie est un moyen d’expression à la portée de tous et que l’important est de progresser à son rythme.

Je suis totalement d’accord, la photo se partage, on peut vraiment apprendre des autres et s’améliorer, mais ce n’est ni un concours de beauté ni une course de F1, nul besoin de faire un énorme tas de compétitions dont des médailles reconnues uniquement par ceux qui les délivrent en sont les récompenses !
Bonne journée en Belgique 🙂

Bunny s’appelle « Bunny » : son nom souligné apparaît dans la dernière ligne de la capture 🙂
Tu peux ne pas publier mon message, pas de soucis 😉

Merci de l’article, je ne connaissais pas ces concours et je m’en portais pas plus mal..-)
Chacun fait ce qu’il veut et dépense son argent & son temps comme il veut, mais c’est bien de le faire en connaissance de cause.
Et oui, on ne répétera jamais assez de bien lire les règlements des concours, surtout concernant les droits à l’image, car les ‘offices du tourisme’ ou équivalents ou d’autres entreprises en profitent souvent pour se constituer une base d’images à moindre frais.
Comme les fameux: on ne vous paie pas pour utiliser votre photo, mais, comme elle sera vues par X milliers de personnes, vous devriez nous remercier de la publicité que l’on vous fait.

Quel boulot d’investigation ! Bravo !
Mais quelle tristesse : payez pour exprimer votre créativité, respectez les « règles de la communauté », voilà l’assurance d’une normalisation et donc d’un appauvrissement artistique certain, d’un enrichissement tout aussi assuré des organisateurs de ce triste trafic.

Merci ! L’assurance de normalisation est pourtant gratuite sur 500PX et Instagram, c’est dommage de payer haha.
Bonne soirée.

Petit retour d’expérience perso : il y a une 15zaine d’année je m’étais inscrit dans un club rattaché à la FPF (fede photo de France). J’ai eu l’occasion de participer à des concours. Au début je présentais mes photos personnelles et je me suis pris des tôles. Dans le club pendant les lectures d’images, souvent revenait la formule à propos de plein de photos (pas que les miennes) : elle est bien ta photo mais pas sur qu’elle marche en concours… Peu à peu j’ai regardé et compris ce qui « marchait » : des photos plutôt consensuelles, souvent convenues, toujours techniquement irréprochables… Et surtout des photos clairement identifiables dans leur registre (portrait, sport, nature, paysage, etc). Inconcevable de mélanger les genres, « le juge ne comprendrai pas ». J’ai très vite obtenu quelques succès en appliquant ses qq règles et j’ai même été alors repéré pour devenir juge… Mais le mal était fait, je ne faisait plus que très peu de photos car en club on peut en présenter 5 maxi par catégorie et par an. De plus les photos font le régional, puis le national et après d’autres concours si on veut (et qu’on paye !). En plus de faire peu de photo, j’avais en tête ce foutu « marchera ou marchera pas en concours » au moment de déclencher. Autant dire une autocensure drastique. Bref, j’ai tout laissé tomber, club, concours, fede etc. Seul point positif, dans ce club j’ai rencontré un groupe de 6 personnes avec qui on a monté une asso dont le seul but est de faire des expos photos. Parceque toutes ses images de concours au final : personne ne les voient, ça sert à rien. Dans un commentaire qqun dit « j’ai vu des photographes aiguiser leur regard esthétique » c’est du pur bullshit ! Donc 3 conseils : ignorez toutes ces fédérations de photo nationales ou intergalactiques, ne payez jamais pour un concours et ne participez pas quand les droits d’auteurs sont bafoués !

Merci de ton retour d’expérience, et félicitations pour la création d’un association d’expos, c’est souvent difficile de se lancer tout seul !

J’ai eu peu ou prou la même expérience que toi. Après mon inscription dans un club. Lors de la 2eme sessions, en tant que nouveau, nous avons partagé nos travaux. Le retour est très sévère. Tes photos ne sont plus à la modes, elles ne passeraient pas dans un concours etc… Très déçu par cette approche. J’ai quitté le club rapidement. Ce qui aurait du me mettre la puce à l’oreille. Pendant la 1ere session, nous apprenons que le club ne vit qu’au travers des concours photos. Tu deviens un cheval de course. Les frais de participation sont à la charge du club de mémoire. Bref, le combat entre les Dojos.

Super les Pieds nickelés (Aurélien, Laurent et Thomas), bouteurs de nombreux truismes, interviennent ! Et c’est un grand plaisir (aussi de les lire/voir sur leurs blogs/médias respectifs).

J’étais déjà plus que dubitatif sur le sujet des concours à la c.., je soupçonnais la bonne grosse machine à fric, mais je n’avait jamais fais le calcul.
Tu n’as ouvert les yeux, je ne vais jamais participer à ces concours, je vais plutôt en créer pour prendre le fric et aller voyager, histoire de faire de la photo …

Meilleure idée, surtout de voyager. Même si en ce moment c’est loin d’être la meilleure période ahah

Bonjour,

Personnellement je n’ai jamais participé à ce genre de concours de champion du mon de photographie toutes catégories. Je ne donnerais donc pas mon avis là-dessus, le travail fait sur ce sujet par toi, Rich, étant sérieux et étayé. Je partage la conclusion.
Par contre j’ai participé plusieurs fois à des concours LensCulture. La soif de gloire m’est étrangère mais je souhaitais avoir un avis sur mon travail par des personnes intéressantes car possédant une culture et une connaissance de la photo, donc qualifiées.

Ces avis sont relativement courts. Mais ils sont assez pertinents à mon avis. Assez pour éclairer ma pratique et même être parfois surpris, voire dérangé, par le regard porté. Ce qui m’a permis d’évoluer et de voir des photos et séries autrement.

Élément un peu plus gênant pour moi, les avis sont anonymes mais ayant comparé avec celui d’une personne que je connais bien, nous avons retrouvé un avis relativement proche dans sa structure et ses tournures de phrase.
Un peu un genre réponse-type ; une industrialisation des réponses ?
Mais c’est plus dans la forme que dans le fond, donc acceptable.

Dernier bon point, des auteurs sont systématiquement proposés en lien avec la série proposée. Un élargissement de la vision est ainsi possible.

Bref, ce type de concours propose une réelle contrepartie au paiement demandé, même si l’on peut trouver ça relativement cher.
Je crois que ponctuellement en plus de lectures et d’expositions c’est intéressant. Mais je crois que Laurent à raison en disant qu’arrivé à un certain niveau, ce n’est plus forcément utile (je ne pense pas à moi)…

Oui ça peut servir, j’avais fait quelque chose de la sorte également mais je ne me souviens plus si c’était Lensculture. L’avis était correct, assez étayé, mais finalement je pense que dans ce cas une bonne lecture de portfolio est plus intéressante, et au moins il est possible de poser des questions et d’avoir des réponses adéquates.
Le livre « Concevoir un portfolio de photographe » par Sylvie Hugues et Jean-Christophe Béchet (ed. Eyrolles) est d’ailleurs un excellent outil !

Bonjour Laurent, Thomas et aussi bravo Richie que je ne connaissais pas encore. Je ne vois plus beaucoup Regis dans votre bande ? Merci de votre article et de vos positions ouvertes. J’ai côtoyé des juges photo (en sous marins d’abord et FPF ensuite). Certains étaient – les SSM surtout – de franches canailles profitant des stages organisés par la fédération pour leur propre promotion et l’humiliation systématique de tous les ‘nouveaux’. Ceux que j’ai connus ensuite FPF venaient faire partager leur vision orthodoxe de LA photo correcte, très sympa mais ne souhaitaient pas visiblement l’arrivée de nouveaux juges. Je n’ai jamais su pourquoi. Continuez à partager votre info vérifiée et fiable, n’hésitez pas à citer vos sources et continuer à vous abstenir de propos radicaux, conseil de vieille barbe de plus de 65 ans, vous savez, ceux qu’on veut enfermer dans les lazarets modernes que sont les EHPAD? Merci encore, à bientôt sur vos sites. Al

Merci de votre passage, et non je ne suis pas du genre à juger les photographes à l’âge qu’ils ont, regardez Meyerowitz n’est plus tout jeune, et pour autant des photographes qui pratiquent depuis des années ne sont pas forcément très bon, il faut dissocier qualité et temps de pratique !

Bonjour, découverte de cet univers pour moi. Assez désolé, mais pas vraiment surpris => quand il y a possibilité de tirer « un peu » d’argent, on s’y engouffre.
Il serait aussi intéressant d’évoquer les concours photos d’institutions (mairie, régions, voir entreprises…) qui, selon les règlements, leur permettent ensuite d’utiliser pour leur promotion les photos fournies « gratuitement » , et éviter ainsi de payer un professionnel …

Bonjour !

Effectivement, je ne m’étais pas penché sur cette question mais elle semble, au vu des commentaires ici et ailleurs, suffisamment pertinente pour être traitée lors d’un prochain épisode. Merci beaucoup de votre passage, à bientôt !

Les concours photo, et pourtant je suis très sollicité comme juge, sont la fin de la photographie. Pourquoi ? Parce que pour engranger des points, on va essayer de plaire au jury. À partir de ce moment-là, la photographie perd sa qualité essentielle qui est la sincérité.
Mais Napoléon avait lui aussi compris que les gens ont besoin de médailles (ou de diplômes), et la photographie n’est pas le seul endroit où les distinctions permettent de satisfaire un ego et de remplir la bourse des organisateurs. Ainsi va le monde. Et que dire de la vente des Like sur Instagram ?

Article intéressant……
Les concours photos c’est comme les vidéos de Laurent ou de Thomas on y trouve ce qu’on a envie d’y trouver. Quand j’ai débuté la photo j’aimais me rendre sur le site de Laurent pour y apprendre la technique (composition, Iso etc…) et puis je suis encore Laurent et Thomas maintenant pour les pistes et leur ligne editoriale qui m’aide à développer une culture photographique n’ayant pas fait histoire de l’art (et ayant la flemme de faire cette démarche par moi même je le dois d’être honnête).

Les concours s’inscrivent pour moi non pas dans une démarche artistique mais de validation par des pros. Pour prendre des concours comme Lens Culture ou Best Photography avec un retour des jurys sur le travail présenté. C’est aussi l’occasion de soumettre à des curateurs reconnus son « travail » ou « son art » , c’est également un outil promotionnel parce que quoi qu’on en dise les éditeurs passent en revue les grands concours photos. Être finaliste Nat Geo ou Wildlife Photographer of the Year ca ouvre des portes et ça fait vendre. Alors oui tous les concours ne se valent pas… pour avoir participé à des concours ce qui me dérangent c’est une certaines répétitions de clichés comme ce besoin de refaire 50 fois le cliché de l’Afghanne de Curry etc… on en oublie la démarche artistique, l’originalité. Et je rejoins un précédent commentaires qui disait si tu veux être dans le top concours il faut respecter un cadre et ce que je n’aimais pas forcément et trouvais peu original fait maintenant parti de ce qui doit faire une bonne photo parce que je sais que c’est ce qui sera demandé par un editeur ou un galeriste.

Ce qui est important le retour et les membres du Jury qui peuvent vous faire progresser ou signer un contrat. Vivre de son art c’est quand même mieux.

Voilà mon expérience sur le sujet

Bonjour Serge,

Merci beaucoup pour votre retour, évidemment tous les concours ne sont pas à mettre dans le même sac, je me doute bien qu’être finaliste Nat Géo doit faire plaisir et ouvrir des portes; les concours que j’évoque ici n’en ouvrent cependant pas énormément de ce que j’ai pu lire et voir sur internet.

C’est certain que les images ressemblant à celles de McCurry sont légion, je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs, peut être un côté un peu clinquant, vif et coloré, emprunt d’une forme d’exotisme et de voyage.

Bonne journée à vous.

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