Utiliser la photo de rue pour une finalité toute autre que son but initial, et sans même y avoir réfléchi a priori – ce projet utilise la reconnaissance faciale du logiciel photo pour extraire des visages en arrière plan, à la manière des caméras de surveillance qui scrutent passivement le monde qui passe.
Les portraits choisis de ces passantes et passants d’un lieu et d’un jour sont disposés dans un trombinoscope avec pour seul commentaire un critère subjectif de sélection, à la manière d’une analyse froide et mécanique de ce que pourrait déduire un logiciel d’analyse de ces visages.
Ce grand-père pourrait être un mafieux, cette jeune femme triste et ce monsieur un bluesman célèbre; tout n’est qu’apparence et préjugés, nul n’en sait rien.
Le système n’est pas infaillible, nombreux sont les faux positifs de ce que certains appellent « Intelligence Artificielle » et si ici elle confond humains et mannequins en plastique, cela rappelle bien les dangers d’une société où on lui accorderait une confiance irraisonnable.
Enfin, le droit à l’image est interrogé dans ce qu’il est de plus fondamental alors que je publie des portraits de personnes que je n’ai qu’involontairement photographiées.
Anonymous people of London, 19 juin 2021
Feelings of anon japanese people, 2019
Suite à venir.