Je vous propose aujourd’hui un billet « retour de voyage », ici en Corée-du-Sud et à Hong-Kong, où j’ai passé trois semaines en septembre. Comme à mon habitude, j’ai pas eu de bol, j’ai cherché quelle thématique aborder, j’ai beaucoup trop mangé et j’ai pris plein de photos; et si le résultat de la série ne me satisfait pas pleinement, j’en tire des leçons autant dans la démarche photographique que dans ma pratique de la photo de rue.
Argentique et numérique
Parlons un peu matériel, même si c’est souvent le sujet le moins intéressant quand on traite de photographie, mes mésaventures vous aideront peut-être ultérieurement.
Je suis habitué à prendre deux appareils en voyage, que si l’un tombe en panne ou disparaisse, il me reste l’autre, et c’est donc l’occasion de jongler entre numérique et argentique. Pour ne pas m’emmêler les pinceaux, les deux ont un 35mm ou équivalent, et chacun a son propre rôle.
En numérique toujours le Fuji XT-2, dont je suis toujours très content, il fait ce que je lui demande, j’aime bien son ergonomie. C’est le principal critère de choix d’un appareil, les pixels et le piqué je m’en moque un peu. Celui-ci servira à faire dans la quantité puisque je n’ai a priori pas d’idée du sujet sur lequel je vais focaliser mon voyage c’est la meilleure solution.
Pour l’argentique, j’embarque une quinzaine de pellicules, surtout de la Portra 400 et de l’Ektachrome, avec quelques HP5+ pour le noir et blanc. Sur place j’aurai acheté deux Portra 400 supplémentaires et deux 400Tmax.
J’avais prévu de faire un développement commun de l’Ektachrome avec Thomas Hammoudi, qui était alors entre la Nouvelle-Orléans et Orlando, mais il m’a avoué avoir pris de l’Ektar à la place de l’inversible. Je me vengerai à coup de HDR.
L’argentique, je le garde toujours à portée de main pour la photo de rue classique. Mais quel boîtier ?
Acheter un boîtier d’occasion à l’étranger
Avant mon départ je me suis décidé pour un Nikon F100, et vu les frais de douanes et les problèmes récurrents de livraison, j’ai trouvé plus malin de l’acheter sur place en arrivant à Séoul. Je me suis renseigné sur les différentes boutiques d’occasion, et ça tombe bien le quartier de Namdaemun market en est rempli. Les magasins coréens jouissent comme leurs homologues japonais d’une excellente réputation.
Pourquoi le F100 ? Il coûte actuellement moins cher qu’un Mju2 en étant plus costaud – certes plus lourd – mais je vais l’utiliser comme un point and shoot rapide et efficace.
J’ai questionné une boutique qui m’avait l’air très correcte, Carrot Camera, via leur profil Instagram, et ils m’ont répondu très vite que oui, ils avaient des F100 disponibles.
Le jour de mon arrivée, je vais leur rendre visite après être allé me renseigner chez leurs voisins . Sans surprise les prix sont à peu de chose près les mêmes dans toutes les boutiques. Je leur demande un F100 ainsi qu’un 35mm f/2, un type apporte l’ensemble d’une boutique voisine, le tout en état neuf dans la boîte d’origine, environ 160 euros pour le boîtier et la même somme pour l’objectif. Pour une vingtaine d’euros de moins j’aurais pu en choisir un fonctionnel mais avec quelques traces d’utilisation. Parler Coréen aurait été un plus, mais on arrive à se comprendre. Le vendeur l’essaye devant moi, tout fonctionne parfaitement, voyant ma sangle Peak Design il m’accroche gentillement deux Anchor links et c’est parti ! Il se met à pleuvoir.
Pannes
Le lendemain, il pleut. Mais pas une petite pluie Lilloise, une grosse pluie, à très grosses gouttes, comme une douche tiède qui ne s’arrête jamais. Et comme j’ai pas de parapluie, une fois trempé je me dis que bon, je vais pas me faire avoir : acheter un parapluie et voir poindre le soleil ensuite, on me l’a déjà fait.
Au bout d’une demi-journée, je suis vraiment trempé, mais le beau temps n’a jamais été aussi proche. Heureusement que mon Fuji est « Weather Resistant » non ?
En début de soirée, je tente une photo qui est floue. Bizarre, je regarde dans mon viseur, et effectivement il y a de la buée derrière la vitre.
Sur l’écran, c’est toujours flou, cela m’inquiète un peu plus. J’enlève l’objectif et derrière, des gouttes d’eau. Je viens de comprendre la différence entre Weather Resistant et Waterproof. Vous imaginez mon étonnement devant le capteur ruisselant, mais trop tard, il va falloir trouver une solution moins idiote que le sèche cheveux. Oui j’ai quand même essayé le sèche cheveux, un peu.
Je sors dans la nuit trouver un sac de riz, le plus dur sera de trouver un contenant de moins de 10kg, et je profite de l’accalmie météorologique pour prendre mon F100.
Deux photos plus loin, l’écran de contrôle m’affiche un truc étrangement inquiétant : TOUS les caractères en même temps.
De retour dans ma chambre, je plonge le Fuji dans un sac congélation rempli de 3kg de riz blanc, et sur les forums de pannes internet voir ce qui arrive à mon F100 qui lui n’a pas vu une goutte d’eau. Il semblerait que ça soit le début de la fin de la carte-mère.
Donc deux appareils qui montrent de gros signes de faiblesse le même jour, c’est possible. Ça me hantera jusqu’à la fin des temps.
Retour chez Carrot Camera le lendemain, et là un service après vente des plus attentionnés : on m’offre un Sprite et un siège le temps de trouver la panne, les deux personnes de la boutique se démènent vraiment, appellent un confrère qui vient lui aussi constater que le boîtier bug vraiment, et ils m’en donnent un nouveau qui après vérifications est impeccable.
Le XT2 quant à lui n’a plus d’eau à l’intérieur, je pense pas que ça ait augmenté sa durée de vie mais il fonctionne très bien à nouveau. Au moins ça aura nettoyé le capteur non ? Et ne vous inquiétez pas pour le riz, je l’ai cuisiné une fois rentré et il était très bon – l’arôme appareil photo ajoute un délicat parfum que les grands chefs ignorent trop souvent.
J’ai appris quelque chose de cette mésaventure, ne jamais trop faire confiance à son matériel et être un peu précautionneux. Je ne sais pas si c’est tout ce que je lui ai fait endurer avant qui a mené à cette intrusion aquatique, mais quand vous vous retrouvez le troisième jour presque sans matériel utilisable, vous envisagez plus sérieusement l’achat d’un parapluie.
Série et images uniques
Mon matériel aura finalement survécu au voyage, venons en au sujet du jour : comment ai-je choisi ce que j’allais photographier lors de mon voyage.
Contrainte météorologique
Les premiers jours ont été très pluvieux, et axer ma photo de rue sur la météo m’a effleuré l’esprit. C’est compliqué de réfléchir sereinement à autre chose qu’au temps quand il pleut sans cesse, parce que cette foutue pluie conditionne pas mal de choses : les gens marchent vite, ne s’arrêtent pas, il y a des myriades de parapluies ce qui m’empêche souvent de voir les visages, et il fait très vite sombre.
Après cinq jours à Séoul je suis parti à Busan, où le beau temps n’était qu’un préalable au typhon Lingling, c’est bien ma veine, après la pluie le vent.
Cela n’a pas été un mal en soit, puisque la pluie m’a poussé à plus fréquenter les lieux abrités, à commencer par les immenses food-courts des centres commerciaux, et c’est dans ces temples de la restauration que m’est venue l’idée de photographier le rapport des Coréens à la nourriture.
Food food food food food
La Corée est remplie de restaurants, il y en a absolument partout, et cette culture gastronomique est – je trouve – plus affichée encore qu’au Japon. Ici les poissons nagent leurs dernières brasses dans les aquariums donnant sur la rue, les marchés sont dantesques, les étals remplis de tout ce qui peut se manger, et c’est souvent vivant.
Le mauvais temps me poussant à fréquenter les intérieurs m’a enclin à prendre en photo les gens qui mangent, et tout ce qui a un rapport à la nourriture : publicités, étals, glaces gigantesques, sauces piquantes, trucs grillés frits bouillis solides ou en purée, tout y est passé. Qui plus est, j’adore manger et cuisiner.
Non sans mal, j’ai hésité à lâcher plusieurs fois tant j’étais mécontent du résultat. Mais le temps défilant j’ai choisi de garder ce thème jusqu’au bout, quitte à ne pas en être satisfait, justement pour essayer de comprendre ce qui cloche dans mon approche.
A mon retour, j’avais environ 1500 ou 2000 photos en rapport avec la nourriture à trier pour en faire quelque chose de cohérent (imaginez la somme de calories) ; je ne me souviens pas du chiffre exacte mais le taux de déchet a été impressionnant, j’ai peut-être un peu forcé dans l’espoir d’avoir vraiment beaucoup de matière.
La première étape de tri a été faite sur environ 90 images, pour descendre ensuite à une grosse quinzaine. J’ai tout laissé reposer quelques semaines sans y prêter attention, pour voir quelles images j’oubliais et lesquelles je retenais. L’avis de quelque personnes photographes ou non m’ont aidé à y voir plus clair : les yeux extérieurs sont les plus efficaces. Voici le résultat.
Vous l’avez compris, je ne suis pas très satisfait du résultat; plus de proximité aurait sans doute été malicieux, voire des portraits posés. Peut-être que quinze jours c’était un peu court pour le thème, je pense que c’est la limite basse pour s’imposer de faire une série.
Photos de rue
Comme je vous l’ai dit, j’ai gardé l’argentique pour les photos de rue plus classiques. Ce n’est pas un choix complètement étanche non plus : j’ai fait des photos de rue numériques, mais j’ai surtout voulu utiliser les pellicules qui ont toutes un rendu particulier approprié à certaines situations.
La Portra 400, par exemple, m’a vraiment convaincu. Qu’elle porte bien son nom !
J’ai ensuite quitté la Corée pour Hong-Kong, que je ne connaissais absolument pas. Il n’y avait aucun intérêt à continuer de prendre en photo le rapport des gens à la nourriture, cela resterait en Corée, mais mon œil était toujours attiré par les glaces, oies rôties, gens qui mangent et restaurants, j’ai eu du mal à m’en dépêtrer.
A force d’en faire, j’ai remarqué une certains lassitude dans le portrait de rue comme je l’ai fait auparavant, ce projet ouvert m’aura permis de progresser mais j’ai perdu l’entrain des débuts et même si quand l’occasion se présente je déclenche ce n’est plus du tout dans mes priorités. A l’inverse j’ai essayé de travailler sur mes compositions, en essayant de faire fonctionner premier, deuxième et troisième plan. Ce n’est pas vraiment au point et je dois persévérer, étant encore très loin du maître en la matière Alex Webb. Très très loin.
J’ai aussi mis à profit le temps que j’avais à ne faire que de la photo « sans thématique » pour m’entraîner à jouer un peu plus avec les lumières, les formes et les couleurs. Ici nul but de sortir une photo parfaite, comme par exemple sur la planche ci-dessous : je suis resté une bonne heure à un carrefour pour profiter d’un soleil assez bas qui m’a permis de mettre en valeur les personnes. Je n’invente strictement rien ici, mais cet exercice aide lui aussi à utiliser au mieux l’espace urbain, et ne pas penser sa composition comme un plan unique mais comme une succession de plans.
Si vous me lisez parfois, vous devez savoir que je me moque toujours légèrement des photos de rue où l’on voit des passages piétons, je le sais, soyez gentil et ne me mettez pas en face de mes contradictions. S’il vous plaît.
Choses pratiques
Développer ses photos sur place
Pour les développements, j’ai cherché un premier labo à Séoul, puis à Busan; je voulais vite vérifier le bon fonctionnement du deuxième F100.
A mon grand étonnement il est très compliqué de trouver un endroit où faire développer ses films, l’offre est nulle dans la grande distribution, et il faut se tourner vers des tout petits laboratoires pour autant qu’ils soient encore ouverts physiquement et non pas uniquement sur Google. A Busan il y en a un près du marché aux poissons de Jagalchi, la petite boutique jaune là dessous, il faut la trouver.
Bon point en revanche pour le prix : un peu moins de 3.50 euros le développement, avec un scan de 2MO par image qui permet d’avoir un aperçu très correct, et le tout fait dans la journée.
A Hong-Kong l’offre est bien plus importante, je suis allé chez Dot-Well photo faire quelques développements, le prix est aussi de 3.50 euros le négatif couleur, et 8 euros le film inversible scanné qui lui prendra deux jours. Cela dit, le développement des positifs n’est pas vraiment impeccable, un film tire sur le vert – pour ce procédé de développement, le E-6, la température doit être respectée avec une marge de manœuvre assez faible, 0.3° de mémoire, les écarts feront virer la balance des blancs, c’est probablement le cas ici.
En revanche, l’Ektachrome qui a été développée par le labo Photolix où je vais régulièrement à Lille est vraiment impeccable, et là les couleurs sont assez bluffantes, le rouge a une puissance dingue, tout vif comme du ketchup, j’adore.
Il n’y a réellement que deux cas qui imposent un développement sur place : si vous testez un appareil (à moins que vous n’ayez votre chimie dans vos bagages, ce qui est peu courant) et si vous voulez éviter de trop nombreux passages aux rayons X.
Par deux fois on m’a dit « pas de problème » pour effectuer un contrôle visuel lors du passage de la sécurité aéroportuaire, et l’on a fait passer le bac de films sous les rayons quand même. Je n’ai pas trop compris l’intérêt de dire « Okay pas de problème » si c’est pour faire l’inverse, et c’est assez agaçant puisque l’on est pris au dépourvu. Cela dit je n’avais rien au dessus de 400 ISO de valeur nominale, et les deux HP5+ poussées à 1600 ISO n’ont pas souffert.
Si vous allez en Corée du Sud
Je n’ai bien sûr pas la prétention d’être devenu un guide local, d’ailleurs je trouve la langue Coréenne assez dure à aborder, j’ai déjà oublié les 3 mots que j’ai dû connaître même comment dire « bière », c’est vous dire si j’ai du mal.
Mais je peux toujours vous donner quelques petits détails auxquels vous pourrez repenser le jour où vous voudrez y aller.
Ne soyez jamais surpris du mélange sucre-salé, ça arrive souvent. Et je n’ai pas fait de faute, je ne parle pas d’un classique sucré-salé du type « Poulet sauté à l’ananas » ou « Porc au caramel« , mais plutôt de beignet à la saucisse roulé dans du sucre et recouvert de ketchup.
Ou encore, alors que le serveur me conseillait les « potatoes » pour accompagner ma bière, et que je m’attendais à une salade de pommes de terre, j’ai eu une salade de fritures : frites, potatoes, croquettes saupoudrées d’une sorte de sucre comme-sur-les-bonbons-chimiques aromatisé à la fraise. Et c’était pas si mauvais.
N’hésitez pas à chercher un appareil d’occasion sur place. Après avoir vu les magasins au Japon et à Hong-Kong, j’ai la nette impression que les Coréens sont vraiment en haut du tableau : au Japon beaucoup présentent du matériel parfait mais les prix ne sont pas très intéressants, à Hong-Kong les magasins sont très inégaux, certains n’inspirent pas vraiment confiance quand on voit des piles de boîtiers sous d’énormes couches de poussière et les prix ne sont pas très intéressants, alors qu’en Corée les magasins que j’ai pu voir – une quinzaine – étaient tous au moins aussi beaux que leurs cousins japonais, avec du matériel en état parfait et des prix raisonnables.
Le quartier Russe de Busan vaut le détour : Texas Street, la rue « Américaine » est curieusement Russe, et le cyrillique se mêle au Coréen dans un décor de cafés aux noms plus kitsch les uns que les autres. On est à la frontière entre les cafés, les boîtes louches et les clubs de striptease qui n’ont pas vu la lumière depuis 30 ans.
Louez une voiture, le pays semble bien s’y prêter, et si je n’ai fait que de la ville c’est uniquement parce que je m’y suis pris trop tard pour obtenir mon permis international, obligatoire. (Quatre mois pour obtenir ce permis c’est trop court, comme je vous l’explique dans cet article). Les transports en commun sont limités dans certaines zones – 30mn de voiture peuvent vite devenir 3h de bus avec 3 changements – mais fiables.
Prenez une carte bancaire type N26 ou équivalent : elle est gratuite et vous permet de payer sans frais. Vu le nombre de terminaux de carte bancaire dans le pays, vous n’aurez pas à faire de change si ce n’est une somme minimale de dépannage. Je peux vous parrainer si vous le désirez, c’est gagnant-gagnant.
Enfin, concernant le métro, sachez que vous ne pouvez recharger votre pass uniquement en liquide; je ne connais pas la raison exacte de cette modalité des plus ennuyeuses, mais vu que les cartes de transport font aussi office de carte de crédit – on peut payer dans les 7 Eleven par exemple – je pense que c’est pour éviter le blanchiment d’argent avec des cartes étrangères. Si vous avez l’explication exacte je serais ravi de l’apprendre.
4 commentaires
Ajouter les vôtresArticle intéressant et rassurant : moi qui culpabilisait de ne pas savoir me fixer des objectifs ….
La Corée a l’air plus facile d’accès que le Japon, le niveau d’anglais international est abordable ?
( Si mes filles apprennent que je me rencarde sur le pays des matins K-pop… Je suis foutu 🤪)
En tout cas ce que j’ai vu de » food porn corréen » me plaît.
Salut !
Le niveau d’anglais en Corée est meilleur qu’au Japon, mais c’est pas vraiment difficile. Je ne sais pas si tu es déjà allé au Japon, et si tu venais à hésiter entre les deux j’ai quand même plus d’arguments en faveur de ce dernier, que ça soit dans le patrimoine qui y est mieux conservé (ils n’ont pas été ravagés par autant de guerres) la gastronomie bien plus diverses au Japon par exemple. D’ailleurs si tu pars visiter l’un ou l’autre, regarde bien les vols, l’escale à Hong-Kong était « gratuite » et c’est dommage de ne pas y passer tant cette ville est incroyable. La K-pop, bon, c’est une chose, mais au Japon le phénomène Kawaï n’a rien à lui envier, tu peux pas y échapper !
Merci pour Food Porn, mais j’pense que c’est plus un truc à faire si on est expatrié, sur du long terme.
Ton article et photos sont vraiment top! Alix a fait une petite promo de ton site et franchement très bonne surprise! C’est vrai que c’est bien dommage que le temps n’est pas été en votre faveur… cependant j’espère que vous avez quand même apprécié votre temps là-bas. En tout cas super travail, et si je pouvais je mettre un gros pouce bleu! 👍
Mathilde (colloc de la frangine).
Ahah merci beaucoup ! Je te conseille de goûter un plat tout noir avec des gateaux de riz dedans et un oeuf dessus dans le quartier où nous logions, c’était pas très bon mais c’est rare que je n’arrive pas à trouver un seul ingrédient, si tu veux l’adresse..